Le Donjon de Vez à l’heure d’été

du 24 juin au 28 octobre 2012

ADEL ABDESSEMED

Né à Constantine, en 1971, Adel Abdessemed est l’auteur d’une œuvre cosmopolite, qui exploite des problématiques liées à la violence du monde contemporain. La souffrance, l’exil, la mort, le multiculturalisme sont autant de thématiques que l’artiste aborde, exploite, isole et mixte. De ce mixage découle une production riche, radicale, parfois provocante qui s’exprime tant par la vidéo, l’installation, la photographie, et la sculpture que par le dessin.

Les œuvres d’Adel Abdessemed ont fait l’objet d’expositions dans le monde entier, de Venise à Berlin, de Tokyo à New York, de la Havane à Istanbul.

Le Centre Pompidou consacrera une exposition à l’artiste à partir du 3 octobre 2012.

Messieurs les volontaristes est une pièce initialement conçue comme l’habitacle funéraire de l’une des œuvres les plus importantes de l’artiste : Habibi, littéralement « mon chéri » en arabe. Habibi, squelette humain monumental de 17 m de long, fit sensation lors de son exposition au Palais de Tokyo en 2004. Cette pièce souligne de manière radicale la relation étroite qu’entretient l’histoire de l’humanité avec la violence; elle fait écho aux attentats du 11 septembre 2011, dont l’artiste a été témoin alors qu’il résidait à New York.

Derrière les arêtes de métal de ce tombeau collectif qui symbolise la morbidité du monde d’aujourd’hui avec les fanatismes qui s’y développent, l’artiste nous invite, en faisant appel à nos capacités “volontaristes”, à agir pour réinstaurer l’harmonie du couple Orient/Occident sous l’angle de la complémentarité, en ouvrant le dialogue entre les cultures.


CARSTEN HÖLLER

Carsten Höller (né en 1961), docteur en biologie, analyse dans ses projets le fonctionnement de la perception humaine. Il a travaillé notamment avec un champignon vénéneux et hallucinogène, l’Amanite Muscaria, et exploré à différents niveaux ses liens avec les religions anciennes telles que le chamanisme et sa propension aux expériences de dualité. Ses Giant Triple Mushrooms consistent en un agrandissement d’un amalgame de champignons sauvages originaires d’Eurasie, notamment l’Amanite Muscaria couplé avec un autre champignon choisi au hasard. Au moyen d’une pratique à la fois ludique et scientifique,l’artiste s’intéresse à la façon de « diviser » ou « doubler » la réalité dans ses œuvres.

Né à Bruxelles, l’artiste vit et travaille à Stockholm. Ses œuvres ont été exposées à la Tate Modern (Londres), au Guggenheim Museum (New York) et à la Fondation Prada (Milan).


JIM DINE

Jim Dine (né en 1935) est un artiste américain qui s’est fait connaître dès 1957 par ses Happenings. Depuis, l’artiste travaille avec des objets trouvés, et sonde dans un esprit pop les cultures populaires et consuméristes. Ses sculptures explorent des images iconiques telles que Vénus, les cœurs et Pinocchio. Dans ses derniers travaux, les objets manufacturés font place à la nature comme source d’inspiration. Les œuvres de Jim Dine ont fait l’objet de nombreuses rétrospectives et constituent une source d’inspiration pour les plus jeunes artistes. Réalisé en 1995, King Parrot / Alisterus – un perroquet multicolore perché sur un cœur fin et raffiné – s’intègre dans un ensemble d’œuvres où la nature et la culture populaire se télescopent. Sa poésie vernaculaire, où une espèce exotique presque familière est associée au cœur, n’est pas sans rappeler ici des préoccupations partagées par certains autres artistes tels Robert Rauschenberg et Jasper Jones.

Né à Cincinnati, l’artiste vit et travaille à New York. Il a participé à plus de 300 expositions dans le monde entier et ses œuvres font partie de plus 70 collections publiques internationales parmi les plus prestigieuses.


LAURENT GRASSO

Laurent Grasso (né en 1972) a remporté le Prix Marcel Duchamp en 2008 et a depuis été reconnu comme l’un des artistes français les plus talentueux de sa génération. Représenté par la galerie Chez Valentin à Paris et par Sean Kelly Gallery à New York, il est également très établi en Amérique du Nord.

Le Pavillon de Laurent Grasso offre un lieu entre la Camera obscura et le studio d’écoute propice à la méditation. Son appartenance à une époque précise est brouillée par le choix des formes et des matériaux qui la composent, mais aussi par les hypothèses fonctionnelles qu’elle suggère, de manière à créer un objet intemporel. En effet, cette micro architecture n’est pas immédiatement identifiable quant à sa fonction et son époque. Par sa forme de camera obscura et sa grande baie vitrée, l’Anechoic Pavillon peut être pensé comme un outil à cadrage. La banquette qu’il offre amène à l’identifier comme un lieu de retraite ou de méditation et son mur anechoïque laisse deviner une fonction de cabine de méditation ou d’écoute. Comme souvent dans le travail de Laurent Grasso, peu importe la taille ou le support utilisé, le but est toujours le même: changer notre vision du monde, sa réalité, et mettre le spectateur dans une nouvelle situation de perception.

Né à Mulhouse, l’artiste vit et travaille à Paris. Ses œuvres ont été exposées au Palais de Tokyo (Paris), au Centre Georges Pompidou (Paris) et au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden (Washington).


OLAF BREUNING

L’artiste suisse Olaf Breuning (né en 1970) investit les champs de la photographie, du film, de la sculpture et de l’installation pour explorer notre dépendance face aux médias. Vivant à New York, Breuning collectionne la culture populaire, fascinant son public avec des mots ordinaires et des images immédiatement reconnaissables.

En répétant inlassablement le mot « Génération », Breuning crée un flot ininterrompu d’histoires. Generation After Generation condense l’évolution de la vie en une seule phrase. Dans le monde de Breuning, la répétition – source possible de monotonie – se transforme en un catalyseur d’approches originales et de possibilités renouvelées. Dans le travail de Breuning, histoire et intégrité animent chaque nouvelle génération, Generation After Generation. Cet héritage pérenne peut alors générer une multitude de potentialités.

Les pignons en acier de Question Answer soulignent la nature inséparable d’une question et de sa réponse. De plus, les pignons sont construits à une certaine hauteur, tels des moulins, permettant à la machine de tourner librement, de gauche à droite ou de droite à gauche. Comme l’oeuf et la poule, impossible de déterminer la ligne directrice de la machine : qui de la question ou de la réponse vient en premier ? Est-ce que la simple existence de la réponse nous autorise à poser la question ? Olaf Breuning est l’un des artistes les plus importants de sa génération. Son travail a été exposé mondialement dans de nombreux musées et fondations, comme le Centre Georges Pompidou (Paris), le MoMa / P.S.1 (New York) et le Mori Art Museum (Tokyo).

Ses œuvres sont collectionnées par d’importantes collections institutionnelles et privées comme la Kunsthalle de Hambourg, la banque Julius Bär (Zurich) et la Fondation Ellipse au Portugal.


THOMAS LEROOY

Thomas Lerooy (né en 1981) invite les spectateurs dans un monde magique relégué en un coin caché de la psyché humaine. Dans ces tréfonds de l’esprit, l’artiste évoque une humanité menacée et la dissolution des frontières physiques. Son investigation métaphysique allie une esthétique traditionnelle datée de Leonardo da Vinci ou Michelangelo à l’humour noir de James Ensor. Dans l’œuvre Not Enough Brain to Survive / Sans assez de cerveau pour survivre (2011), l’artiste explore la création, la limitation et la limitation ultime, la mort. Dans cette sculpture, la tête a grandi au point que le corps s’effondre et que le cou se brise : les idées tuent l’homme.

Né à Roeselare (Belgique), l’artiste vit et travaille à Bruxelles. Ses œuvres ont été exposées à la Kunsthalle de Krems, au Palais de la Bourse (Paris), et à Art in the City à Bruxelles.


TONY MATELLI

Tony Matelli (né en 1971) est un magicien de la peinture sur bronze. Ses sculptures, hyperréalistes, flirtent avec l’humour et le grotesque. Sculptés les éléments les plus insignifiants de la vie quotidienne deviennent extraordinaires. Dans la réalité, l’argent ne pousse pas sur les arbres, mais dans le monde de Matelli, les pièces de monnaie y prospèrent. L’arbre, en bronze polychrome, n’est pas sans rappeler les jeunes arbres que l’on plante dans les projets d’embellissement des villes ou en bordure de parkings. A la différence près qu’à la place de fleurs et de feuilles, les arbres de l’artiste bourgeonnent de pièces et de billets américains. Les billets flottent avec légèreté et forment un ensemble aussi feuillu qu’un arbre vivace en plein milieu de l’été. Tony Matelli ne nous rappelle pas seulement cette fameuse expression que l’argent doit être gagné à la sueur de son front, mais il questionne également les relations entre l’art et l’argent, et les différences entre faire de l’art et le vendre.

Tony Matelli vit et travaille à Brooklyn. Son travail a été exposé au Palais de Tokyo (Paris), à la Serpentine Gallery (Londres) et la Kunsthalle de Vienne.


YAZID OULAB

Inspiré par la spiritualité, Yazid Oulab (né en 1958) emprunte à l’imagerie religieuse pour explorer différentes notions de réalité. Son travail est marqué par les notions de travail, de migration et de transmission. Sa colonne en acier poli rend ainsi hommage à un type d’artisanat et de travail intègres tout en minant cette réalité avec des évocations spirituelles. Au moyen d’une forme simple, quelque part entre la stalactite et le totem, l’artiste injecte du sacré dans notre quotidien.

Né à Constantine en Algérie, l’artiste vit et travaille à Marseille. Ses œuvres ont été exposées au Centre Georges Pompidou (Paris), au Haus der Kunst (Munich) et au MUDAM (Luxembourg).